Domèvre-en-Haye, une église romane

par Hubert Collin

Société d'archéologie lorraine

Muséee lorrain Nancy

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Église paroissiale Saint-Léger.

L'église de Domèvre, ancien village de vignoble, est située au sommet d'un coteau, au milieu du village, dans une position dominante. Elle se trouve à droite de la route de Tremblecourt à Manonville. L'ecclesia Domni Apri, c'est-à-dire l'église de saint Evre, est citée dès le début du Xe siècle dans l'Historia episcoporum Tullensium (Dict. topogr. Meurthe). Elle faisait partie du diocèse de Toul, archidiaconé de Port, doyenné de Dieulouard. Sa cure était à la collation de l'abbé bénédictin de Saint-Evre de Toul (Longnon et Carrière, Pouillé de Toul, 1402).

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L'église de Domèvre a été reconstruite en 1737 mais elle a conservé de l'église romane primitive une intéressante tour-porche carrée, à présent décalée au sud de l'axe de l'édifice et formant son angle sud-ouest. Le portail occidental rectangulaire est bouché et ne présente pas de détail roman. Il est probable qu'à l'époque romane, la tour ne comportait pas d'ouverture de rez-de-chaussée sur l'extérieur et qu'elle était par conséquent une tour à pseudo-porche dans oeuvre aveugle. Elle occupait, comme maintenant, l'angle sud-ouest de l'édifice.
 
L'entrée devait se faire par une porte latérale avant qu'on ne pratiquât, à une époque indéterminée, la porte (aujourd'hui bouchée) au travers de la paroi occidentale de la tour. La partie supérieure s'ouvre par de classiques baies géminées, sans arcs de décharge, avec colonnettes de trumeau portant des tailloirs en tau traversiers. Au deuxième tiers de la hauteur de l'église règne un cordon-larmier orné de deux rangées de billettes. Ce cordon sépare les deux niveaux supérieurs de la tour, en retrait par rapport au niveau intérieur. Ce dernier se raccorde au niveau médian par un talus de retraite.  060500 5.jpg (77100 octets)060500 7.jpg (65296 octets)  
070500 5.jpg (80988 octets)070500 3.jpg (54680 octets) On observe sur la façade occidentale et sur la portion de mur ancien qui la prolonge au nord, l'existence de deux petites fenêtres romanes en plein cintre ébrasées dont la base s'incline en sifflet. Elles sont à présent bouchées. Le gros œuvre est remarquable par sa structure en pierre d'appareil irrégulier. Selon le procédé fort commun en Lorraine, seuls les angles furent régulièrement appareillés. Le sommet de la tour et la toiture appartiennent à l'époque contemporaine. Une travée à peu près carrée occupe le bas de la tour à l'intérieur. Ce petit réduit de pseudo-porche fut conçu pour recevoir une voûte qu'on ne construisit jamais. Une colonnette ronde occupe l'angle nord-ouest tandis que les autres angles sont pourvus de consoles en segment d'impostes richement moulurées (alternance de moulures plates, concaves et convexes) : tout était donc prêt pour le lancement d'une croisée d'ogives.  

 

Des arcades en plein cintre pratiquées au travers des murs nord et est de la tour assuraient la communication avec 1"ntérieur de l'église. L'arcade orientale est à présent bouchée, l'arcade nord (à double rouleau) subsiste seule. Le gros œuvre du bas de la tour jusqu'au talus de retraite marquant le premier niveau, ainsi que le mur prolongeant vers le nord la face occidentale de la tour, paraissent plus anciens que les autres parties romanes de l'édifice. Ces dernières semblent dater du début du troisième tiers du XII ème siècle.

 

Le fameux cadran solaire
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